Classé sous : Making-of .
Le verre d’eau est un projet original de Kub Studio. Il a été réalisé dans le but de montrer davantage d’aspects à la 3D que ce que nos projets habituels ont à offrir. Nous souhaitions montrer un champ plus large, plus créatif à la conception d’imagerie numérique. C’est qu’une illustration 3D n’a pas besoin de présenter des éléments qui sont tous réalistes ou plausibles. Nous pouvons en effet aller dans le surréel avec aise sans briser l’aspect photoréaliste, et il était important pour nous de le démontrer. C’était également une occasion de nous challenger et de nous perfectionner dans des domaines moins courant comme la simulation d’eau.
WORKFLOW
Partant d’une idée pourtant bien simple, le projet est passé au travers toutes les étapes normales de production. De la modélisation au rendu et la post-production, tout a été pensé et travaillé afin d’obtenir cette illustration qui est tout sauf ordinaire. L’idée du verre d’eau nous plaisait puisqu’elle était impossible à créer par des techniques de photographie traditionnelle. Pour un artiste 3D de talent, le projet ne représente pas un obstacle insurmontable.
Afin de vous aider à mieux comprendre l’univers de l’équipe Kub Studio, nous avons décortiqué pour vous ces diverses étapes une à une. Il s’agit d’un procédé long et rempli de défis, c’est d’ailleurs pourquoi vous nous faites confiance lorsqu’il est question de la création de vos images numériques !
L’idée nous est venue très aléatoirement, en discutant tout bonnement nous nous sommes imaginé un verre d’eau. En fait, un verre en eau. Aussi abstraite soit-elle, il s’agissait de l’idée qu’il nous fallait pour créer.
Lors d’un contrat normal, une ébauche du projet aurait été créée, tel un moodboard où des idées et des inspirations auraient été compilées. Toutefois, la marche à suivre était claire dans la tête de notre artiste, il a donc été décidé de passer directement à la 3D.
Pour ce projet, on voulait juste think outside the box, sortir un peu des sentiers battus, expérimenter etc. On voulait surtout montrer que les créations 3D ne se limitent pas à représenter le réel et qu’on peut aller dans le magique.
-Simon Favreau McNulty
Créer la scène
La première étape est la modélisation, ou la sculpture 3D. C’est au cours de cette étape que les modèles et les environnements sont fabriqués. Puis les matériaux et textures sont créés et appliqués sur les objets. Les matériaux et textures sont “les couleurs” mises sur les modèles, mais c’est aussi de définir “en quoi” ils sont faits.
Concernant ce projet, le travail de modélisation et texture était relativement simple. Un environnement qui existait déjà a été utilisé en guise d’arrière-plan. C’est un atout indispensable pour la création d’image numérique de travailler intelligemment : dans le cas présent, utiliser des items déjà existants comme éléments flous qui composent l’arrière-plan, afin de se concentrer sur le sujet.
En ce qui concerne la création du verre d’eau, il a été choisi de procéder en deux étapes. Créer la forme, puis ajouter l’eau. Le but étant de fabriquer un genre de moule, de faire couler de l’eau à l’intérieur, puis, de retirer le moule afin de n’avoir que l’eau. C’est un processus comparable au coulage en métallurgie ! En effet, une fois la simulation d’eau complétée, le tout est figé comme le serait une pièce moulée !
Un atout important chez un artiste qui travaille avec des deadlines serrés c’est de travailler intelligemment. Tout modéliser est un vrai gruge-temps et ré-utiliser des objets déjà complétés, surtout pour des arrières-plans, peut faire un monde de différence.
-Simon Favreau McNulty
La simulation d’eau
La simulation du liquide du verre d’eau, c’est le procédé au cours duquel nous… et bien… simulons de l’eau. C’est un procédé complexe, réalisé avec un logiciel spécialisé qui émule la réalité grâce à des données de physique.
Pour la simulation, il n’y a pas de recette exacte. C’est de l’essai erreur. Malgré le fait que les logiciels de simulation se basent sur des données réelles du comportement des liquides, il arrive parfois que le résultat ne soit pas ce que l’on espérait. Il faut alors prendre son mal en patience, changer des paramètres et réessayer.
Pour la simulation, il n’y a pas de recette exacte. C’est de l’essai erreur.
-Simon Favreau McNulty
La dernière étape avant le rendu est l’éclairage, une fois la simulation terminée.
L’éclairage occupe une place importante lorsqu’il est question de créer une image photoréaliste. Certains points sont primordiaux tel que la logique de l’origine de la lumière. Par exemple, si l’ambiance est en fin d’après-midi, ça ne fait pas de sens de mettre un éclairage de midi ! Il ne faut pas non plus avoir peur de jouer avec les lumières et les contrastes. Pour notre verre d’eau, nous avons opté pour de la lumière naturelle provenant de fenêtres à droite et de quelques luminaires au plafond. Au bout de quelques tests et quelques essais-erreurs, le résultat était satisfaisant. Il était temps de passer aux rendus.
Rendus
Un rendu, c’est l’action de « prendre une photo » numérique. Chaque élément a été modélisé, texturé, éclairé, il reste à le rendre. C’est au rendu que toutes les imperfections sortent et où l’on confirme nos choix d’éclairages, de textures, de composition d’image etc. Pour une image si simple, montrant un sujet central, le rendu peut être difficile. Une ambiance ou une composition qui serait lacunaire peut aisément donner un air incomplet ou plat à l’image.
Le processus du rendu peut donc être très long dépendamment de la complexité d’un projet. Les éclairages ou les textures ne sont pas toujours aussi jolis que ce que nous aurions souhaité. C’est important de ne pas gaspiller ses énergies sur des rendus trop gros qui ne nous donnerons en fait que des résultats préliminaires. Les premiers rendus sont créés à basse résolution, afin de mieux repérer les problèmes avant le rendu final.
Si le rendu n’est pas beau en 300px, il ne sera pas meilleur en 5000px. Un petit rendu ne prendra que quelques minutes à faire, il ne faut donc pas avoir peur de modifier des éléments si le tout semble plat ou fade.
-Simon Favreau McNulty
Puisqu’une animation de simulation d’eau avait été créée, il a été décidé de rendre plusieurs images de cette animation en prévisualisation. En ayant ainsi toute la séquence, il était plus facile de trouver le meilleur cliché. L’image sélectionnée a alors été rendue en haute résolution, puis envoyée à la dernière étape : la post production.
Post production
La post production est une étape essentielle de la création d’une image. C’est là que l’on apporte les dernières modifications car les rendus sont souvent imparfaits. À cette étape, on peut modifier les couleurs, les contrastes, ajouter ou retirer de petits éléments. Bref, c’est là que sont « maquillées » et finalisées les images. C’est le moment de la dernière touche.
Pour le projet Le verre d’eau l’étape de la post production aura été considérable. Les couleurs et contrastes ont été affinés. Des effets de lumière ont été ajoutés pour accentuer l’aspect luxueux et surréel. Durant l’étape de post-production, nous avons également superposé le rendu d’une coupe vide sur celui de l’eau. Cette technique nous a ainsi permis de combiner les réflexions du verre et de l’eau, et d’ajouter de réalisme et de la profondeur à l’image finale.
Ces dernières étapes nécessitent de très bonnes connaissances de logiciels de traitement d’image. Toutefois, la post production apporte beaucoup à une image de synthèse. C’est un peu la cerise sur le sundae.
CONCLUSION
Une idée abstraite s’est transformée en image de verre d’eau complète. Plusieurs leçons importantes sont à tirer dans cette création : l’inspiration peut venir de n’importe où et il ne faut pas avoir peur d’expérimenter, de se tromper et de recommencer.