Classé sous : Making-of, Portfolio, Pourquoi la 3D .
Le concept de la Fête nationale 2021? «Vivre le Québec : tissé serré!» L’objectif? Souligner à quel point les Québécois.es se sont serré les coudes au fil de tous ces mois de pandémie. Chez Kub Studio, on ne fait pas de tissage. Mais avec des artistes 3D talentueux, c’est tout comme! Voyons comment la 3D a contribué à produire une image authentique… Authentique comme les Québécois.es.
Le mandat
L’équipe de la Fête nationale souhaitait représenter une culture complexe, solidaire et métissée. Ainsi, cette année, en plus de nos couleurs nationales et de la traditionnelle fleur de lys, entre en jeu le tissage. Comme il existe plusieurs versions du logo et de nombreux visuels qui l’arborent, hors de question de procéder à un vrai tissage. Imaginez le travail de moine! Tout de même, l’équipe avait besoin que la texture soit authentique, détaillée et qu’elle se rende bien, même sur les plus grandes affiches. C’est pourquoi elle s’est tournée vers l’imagerie 3D et Kub Studio.
Si l’image avait été créée en 2D, la texture aurait eu l’air d’un dessin d’un tissage. Le rôle du studio était donc d’appliquer la texture sur le logo existant pour qu’elle ait l’air vraie, pour que l’image ait l’air d’une photo.
La technique
Dans un premier temps, nos artistes devaient modéliser la fleur de lys. Modéliser, c’est comme sculpter l’objet à représenter. C’est créer l’objet dans l’espace numérique en lui donnant oui une largeur et une longueur, mais aussi de la profondeur, du relief. Bref, le propre du 3D.
Dans un deuxième temps, l’élément clé de ce projet était d’appliquer la texture sur le modèle.
«Appliquer une texture sur un modèle, c’est un peu comme avoir un morceau de tissu d’un pouce carré et devoir recouvrir une nappe avec. Il faut l’aplatir pour qu’il prenne la forme de la nappe. Il faut éliminer les joints où le premier morceau finit et le deuxième commence. Et on se sert du même morceau de tissu pour créer toute la mosaïque. Donc s’il y a un défaut ou une distinction, il faut la neutraliser, sinon elle se répètera sur toute la nappe.» Victor, gestionnaire de production.
Concrètement, il s’agissait de trouver un échantillon numérique de la texture. Une photo de tissage en très haute résolution. Il fallait ensuite lui enlever toute forme ou tout relief et éliminer les défauts ou particularités, puis lui donner la couleur désirée. Notre travail consistait finalement à appliquer cet échantillon sur tout le modèle de fleur de lys. Le même principe a été appliqué pour le fond et le lettrage.
Enfin, il fallait éclairer le tout. L’effet choisi fut celui d’un projecteur, comme si la photo avait été prise en studio.
Le défi
Les Québécois sont très fiers. Ainsi, la Fête nationale est affichée partout et, souvent, sur de très gros supports. Pensons au spectacle télédiffusé chaque année et aux géantes affiches qui entourent la scène. Le logo sera d’ailleurs présenté sur des affiches imprimées, mais aussi numériques. Le défi de ce visuel était donc de le réaliser avec une incroyable précision et de le rendre en très haute résolution.
Ce travail de précision commence très tôt, soit à l’étape de sélection de la texture décrite précédemment. En effet, si la texture n’est pas précise à la base, elle ne le sera pas plus une fois retravaillée, encore moins une fois agrandie. Même si les téléséries policières nous laissent croire autrement. Vous savez, quand les enquêteurs voient enfin le visage du coupable sur une bande vidéo et qu’ils pausent, agrandissent et éclaircissent l’image? Ouais… c’est faux. Si l’image originale est pixélisée, elle le sera tout autant agrandie. Elle a été captée comme ça.
Ceci dit, les aspects techniques entre la vidéo et la 3D sont un peu différents, mais le principe est le même : le détail de l’image doit être travaillé dès le départ. S’il existe des imperfections, on ne les verra que mieux une fois illuminées et zoomées.
À voir les brins de peluche qui s’échappent de la fleur de lys, on ose dire mission accomplie!
D’autres usages
La modélisation et l’application de texture sont particulièrement pratiques pour les fabricants desdites textures, notamment dans l’industrie des textiles.
Un nouveau collaborateur nous disait récemment :
«On fabrique le tissu, puis on le vend à des fabricants de meubles. On a donc plein de photos des rouleaux de tissu, mais aucune des meubles! Pour obtenir des images des produits finis, on doit se fier sur la bonne volonté des fabricants, qui on bien d’autres choses à faire, ou espérer tomber sur un meuble dans un lobby d’hôtel, reconnaître notre tissu et prendre une photo avec un téléphone cellulaire.»
En somme, pour des fabricants de matériaux, l’un des plus grands défis est souvent d’obtenir des photos de leurs produits dans leur application finale. Ils ont constamment du mal à raconter leur histoire et à attirer leur public, puisqu’il leur manque des visuels pour capter leur attention et leur intérêt. La 3D devient alors une excellente alternative.
Pour notre nouveau collaborateur ici, nous modéliserons des meubles et les recouvrirons de ses tissus. Par exemple, s’il produit un certain faux cuir, nous pourrons modéliser un fauteuil et l’en recouvrir; placer le fauteuil dans un lobby d’hôtel feutré et BAM! Son client est séduit… beaucoup plus que s’il avait vu des photos de rouleaux de cuir.
Pour l’artiste 3D expérimenté, un projet comme celui du logo de la Fête nationale 2021 n’a rien de compliqué. Le résultat est cependant tout sauf ordinaire. C’est une image qu’on pouvait s’imaginer, mais qu’on pouvait difficilement réaliser « en vrai ». D’où la magie de la 3D : donner vie à n’importe quel produit de notre imagination.
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